1854 -- France - Grande-Bretagne - Russie
La Turquie, de crise en crise, n’arrive pas à arrêter sa décadence, et Nicolas 1er cherche le moyen de profiter de cette faiblesse pour gagner à Constantinople une porte sur la Méditerranée. L’Angleterre, pour des raisons politiques et stratégiques, est décidée à maintenir le statut des Détroits.
La France, puissance catholique, veut protéger les catholiques et les Lieux saints contre les empiétements orthodoxes, mais surtout, Napoléon III – il le dira en Conseil des ministres – entend le cas échéant profiter des ambitions moscovites pour séparer l’Autriche de la Russie, unies par les traités de 1815, et reconquérir, pour la France, sa liberté d’action et le choix de ses alliances.
Il est certainement sensible aussi à la perspective de contracter sa première alliance avec l’Angleterre. Sans que personne veuille vraiment la guerre, des imprudences de la Russie y conduisent.
CD-Encyclopædia Universalis, France S.A., 1995
Mars 1854 -- France - Grande-Bretagne - Russie
Les Russes pénètrent dans les provinces roumaines. L’Autriche exige de la Russie l’abandon de sa politique d’expansion en Méditerranée, mais se contente d’entrer à son tour dans les provinces roumaines, sans aller plus loin, la Confédération germanique refusant, à l’instigation de la Russie, de prendre part au conflit.
La France et l’Angleterre doivent trouver un champ de bataille. Après un débarquement sans résultat en Dobroudja, elles portent la guerre en Crimée.
CD-Encyclopædia Universalis, France S.A., 1995
20/09/1854 -- France - Grande-Bretagne - Russie
Les Russes sont battus à l’Alma. Saint-Arnaud laisse passer l’occasion de s’emparer de Sébastopol. Les alliés font le siège de la ville, obstruent son port et remportent des succès sans suite à Balaklava, le vingt et un octobre 1854 et à Inkermann le cinq novembre 1854.
CD-Encyclopædia Universalis, France S.A., 1995
1855 -- France - Grande-Bretagne - Russie
Comment terminer la guerre ?
Les alliés ne peuvent s’enfoncer dans les steppes russes. Pour créer une atmosphère favorable à ses visées italiennes, le Piémont envoie en Crimée 15000 hommes qui se joignent aux 80000 Français et aux 50000 Anglais, tandis qu’une partie importante des troupes russes sont fixées ailleurs par l’armée turque et par la menace autrichienne.
Mais la solution n’est pas en vue. Cependant, l’absence de routes et de voies ferrées ainsi que la médiocrité de leur organisation empêchent les Russes de profiter de leur supériorité numérique. Pélissier, après avoir prend le Mamelon vert le sept juin 1855 et repousse une attaque à la Tchernaïa le dix-huit août 1855.
CD-Encyclopædia Universalis, France S.A., 1995
08/09/1855 -- France - Grande-Bretagne - Russie
Pélissier s’empare, le huit septembre, de la tour Malakoff, aux portes de Sébastopol. D’après le général Konstantinoff, les Russes possèdent des fusées légères, mais faute d’un personnel exercé, elles ne sont pratiquement pas employées.
Les rapports français ne signal qu’une seule fois l’emploi de fusées : "Le cinq septembre 1855, c’est à dire trois jours avant l’assaut de Malakoff, les Russes lancèrent une vingtaine de fusées de guerre fort médiocres, et sans résultats." Les Russes évacuent la ville le lendemain.
Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie
CD-Encyclopædia Universalis, France S.A., 1995
1858 -- France - Russie
Publication par le général russe Konstantinoff à Paris de l'ouvrage "Mémoire sur les fusées de guerre".
Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie
04/06/1859 -- France - Autriche - Italie
Lors de la bataille de Magenta en Lombardie, les Français de Mac-Mahon battent les Autrichiens de Gyulai. Les Autrichiens utilisent des fusées pendant cette bataille. Mac-Mahon sauve l’Empereur Napoléon III de l’encerclement. En remerciement de cet acte de bravoure, il est fait duc de Magenta et maréchal de France.
Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie
CD-Encyclopædia Universalis, France S.A., 1995
Bibliorom Larousse, Microsoft Corporation et Liris Interactive, 1996
28/06/1859 -- France - Autriche - Italie
Bazaine, commandant les troupes françaises au nom de Napoléon III, s’empare de la ville de Solferiono défendu par les Autrichiens commandés par François-Joseph. Le caractère sanglant de cette bataille fut à l'origine de la fondation de la Croix-Rouge.
Au cours de cette bataille, le général Auger meurt des suites de blessures provoquées par un boulet d’un calibre inférieur à celui utilisé par les canons de campagne autrichiens. Ce petit boulet ne peut avoir été envoyé que par une fusée.
Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie
CD-Encyclopædia Universalis, France S.A., 1995
Bibliorom Larousse, Microsoft Corporation et Liris Interactive, 1996
30/08/1859 -- France - Autriche - Italie
Communication faite par le général Sévelinges au chef d’escadron Susane :
"A Magenta j’avais rencontré le général de Wimpfen, commandant une brigade des grenadier de la garde, avec une légère écorchure à la joue. Il me dit que cela provenait d’un éclat de fusée; que les fusées avaient fait beaucoup de mal à sa troupe.
Comme je venais de voir leurs trajectoires qui me semblaient trop élevées, son assertion me fit peu d’impression. Depuis [...] j’ai revu le général de Wimpfen à Paris. Je lui demandai alors des détails sur son affaire avec les fuséens autrichiens, et il me dit à peu près ceci : - Notre colonne se portant en avant sur ne chaussée bordée de plantations a été labourée pendant dix minutes par un feu de fusées qui nous a mis deux ou trois cents hommes hors de combat.
L’effet était terrible, et, si ce n’avait pas été un régiment de la garde, je crois qu’il aurait reculé. - Voilà donc un fait avéré et à la gloire des fusées autrichiennes ! Mais dans quelles conditions s’est-il produit ?
L’infanterie avançait en colonne dans une plaine couverte d’arbres et de haies. Ces circonstances l’ont empêché de repousser par son feu les fuséens; ceux-ci, postés d’avance, s’avaient sans doute où l’on devait passer et tiraient au jugé avec certitude. J’ai observé avec intérêt le tir de ces fusées [...].
Elles tirent sous l’angle de trente degrés environ et portent à peine à six cents mètres. C’est trop haut pour agir contre des troupes, et leur portée est inférieure à celle du fusil actuel. Aussi elles ne pouvaient tenir nulle part, et partout ailleurs que dans le cas ci-dessus, on les a trouvées peu à craindre. Je regarde nos fusées de six centimètres comme très-supérieures. Elles auraient produit un bon effet, notamment dans la montagne, à Solferino, devant Cavriana sur le Monte Fontana, colline allongée dont chaque parti tenait une croupe.
A Solferino, les Autrichiens ont mis leurs fuséens dans la grande pleine, à notre droite, où s’étendait la route de Castiglione à Goïto. La cavalerie était là. De la hauteur de Fontana j’ai pu encore très bien observer leurs trajectoires élevées et courtes. Bien que je fusse à 3000 mètres d’eux je leur ai fait tirer quelques coups de quatre rayé. Je n’ai pas vu les coups porter, mais les raquetiers sont partis, ou du moins se sont tus sur-le-champ.
Il faut aujourd’hui aux fusées de campagne de grandes portées pour n’être pas primées par le fusil rayé; il leur faudrait peut-être des portées égales à celles du canon rayé. Je regrette que la batterie Jacquot n’ait pas pu arriver à temps en Italie. Je suis persuadé qu’on aurait été content d’elle, tandis que, sauf dans le troisième grenadier, les préventions contre les fusées se sont fortifiées dans cette guerre.".
Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie