07/01/1959 -- France
Le Gouvernement français décide de créer le comité des recherches spatiales, avec pour mission de proposer une politique spatiale nationale.
C. Carlier & M. Gilli, Les trente premières années du CNES, L'agence française de l'espace 1962-1992, La documentation Française, 2-11-003206-5, 1994
08/01/1959 -- France
Election du général de Gaulle comme président de la République.
Initiation à la force de frappe française (1945-2010), M. Theleri, Stock, 2-234-04700-5, 1997
09/01/1959 -- France
Nomination de Michel Debré, comme Premier ministre.
Initiation à la force de frappe française (1945-2010), M. Theleri, Stock, 2-234-04700-5, 1997
12/03/1959 -- Grande-Bretagne - Australie
Lancement à 20h20' d'une fusée Black Knight, BK03, depuis Woomera en Australie.
Le tir est un succés, l'ogive atteint une altitude de 537 Km malgrès un mauvais fonctionnement du moteur dans les dernières secondes de combustion.
Nicholas Hill et Jean-Jacques Serra
Une fusée Black Knight.
17/03/1959 -- France
Le gouvernement français sous la direction du général de Gaulle décide que :
"La priorité absolue sera consacrée à la réalisation de la Force de Frappe et à la fabrication de la bombe atomique, au démarrage en série d'avions Mirage IV qui doivent constituer initialement le véhicule de la charge atomique et aux études d'un engin balistique comme véhicule ultérieur.".
Jacques Villain, La force de dissuasion française, Genèse et évolution, Docavia - Volume 26, Editions Larivière, 1987
Philippe Jung, Agte and its forebears early french "Precious stones" rokets, Aérospatiale, 43e congrés de la fédération international d'astronautique, IAA-92-0194, 1992
Initiation à la force de frappe française (1945-2010), Marc Theleri, Stock, ISBN 2-234-04700-5, 1997
En Mai 1959 -- Grande-Bretagne
Des études, commencées en mai 1959 en Grande-Bretagne, montrent qu'il est possible de réaliser un lanceur civil composé d'un 1er étage, la fusée Blue Streak et d'un 2ème étage la fusée Black Knight.
Le gouvernement britaniqe s'interroge sur la nécessité d'un tel effort financier compte tenu de ses faibles moyens comparés à ceux des Etats-Unis ou de l'Union soviétique.
C. Carlier & M. Gilli, Les trente premières années du CNES, L’agence française de l’espace 1962-1992, La documentation Française, ISBN 2-11-003206-5, 1994
Essai au sol de deux moteurs RZ-2
destinés à équiper le premier étage Blue Streak.
11/06/1959 -- Grande-Bretagne - Australie
Lancement à 22h33' d'une fusée Black Knight, BK04, depuis Woomera en Australie.
Le but de ce tir est de tester pour la première fois la rentrée d'une ogive dans l'atmosphère.
La vitesse, le guidage et le contrôle de la fusée Black Knight sont satisfaisant.
Le système de télémètrie a pût suivre le vol tout au long de la phase ascensionnelle et l'ogive lors de la rentrée.
Arrêt du moteur après 145 secondes.
La stabilisation de l'ogive après la séparation avec le lanceur et un succés.
L'altitude atteinte avant la phase de rentrée est de 801 Km et la vitesse de 1090 m/s.
Nicholas Hill et Jean-Jacques Serra
29/06/1959 -- Grande-Bretagne - Australie
Lancement à 21h03' d'une fusée Black Knight, BK05, depuis Woomera en Australie.
Le but de ce tir est d'utiliser un double cône pour étudier le comportement de certain matériaux lors de la rentrée dans l'atmosphère.
Un systéme compliqué a base de parachute a été étudié pour permettre la récupération de l'ogive avec le moins de dégradation possible lors du l'impact au sol.
Le problème déjà apparu lors du tir BK03 survient et le moteur s'arrête prématurément ne communiquant pas une vitesse suffisante à l'ogive.
Une collision entre le corps de la fusée Black Knight et l'ogive provoque un arrêt des mesures de télémètrie de l'ogive.
Le déclanchement du parachute de freinage ne fonctionne pas correctement.
Le mécanisme de déclenchement étant réglé pour fonctionner à la pression atmosphérique régnant à 7200 mètres au lieu de 3500 mètres.
La trop grande vitesse de l'ogive à ce moment là provoque la destruction du parachute.
Après avoir retrouvé l'ogive on constate que la tête et la base du cône de l'ogive sont complétement détruit.
L'altitude atteinte avant la phase de rentrée est de 441 Km.
Nicholas Hill et Jean-Jacques Serra
Une fusée Black Knight.
17/09/1959 -- France
Souhaitant, après l'affaire du canal de Suez en 1956, acquérir son indépendance totale et assurer la mise en place de sa force de dissuasion nucléaire à base d'engins balistique plutôt qu'à base de missiles de croisière, le gouvernement français décide de la création de la Société d'études pour la réalisation d'engins balistiques (SEREB), à la suite d'un accord intervenu entre la plupart des grandes firmes aéronautiques françaises :
- Le Laboratoire de Recherches Balistiques et Aérodynamiques (LRBA).
- Nord-Aviation.
- Sud-Aviation.
- Matra (Mécanique Aviation TRAction).
- La Société d'Études de la Propulsion à Réaction (SEPR).
- La Société pour l'Application Générale de l'Electricité et de la Mécanique (SAGEM).
- La Société Nationale d'Études et de Construction de Moteurs d'Aviation (SNECMA).
- Avec le Groupe des engins balistiques (GEB) comme interlocuteur privilégié et certains organismes officiels.
La SEREB se voit confier la réalisation des missiles de la force de dissuasion française.
Avec comme mission immédiate l'établissement du programme d'Études Balistiques de Base (EBB) qui devra développer en particulier les caractéristiques et les performances de ce système d'armes avec l'étude de la réalisation nationale voire dans le cadre de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN).
Le programme d'Études balistiques de base (EBB) est consacré aux techniques des fusées, il est appelé "pierres précieuses".
Désignation des engins utilisés lors du programme EBB :
VE : Véhicule d'Essai
Le premier nombre défini le nombre d'étage du lanceur
Le deuxième nombre défini le type de propulsion :
1 : pour solide
2 : pour liquide
3 : pour solide/liquide
Le troisième nombre désigne si le lanceur est guidé ou non :
0 : sans contrôle ni guidage
1 : contrôlé
2 : contrôlé et guidé.
Avec le programme d'Ètudes Balistiques de Base (EBB), se pose le problème de la réalisation d'essais en vol des missiles balistiques.
Les concepts technologiques, la définition des missiles et des véhicules expérimentaux doient être validés, non seulement par des essais au sol des sous-ensembles mais aussi par des essais en vol reproduisant les conditions réelles d'emploi.
Pour ce faire, il faut disposer d'un champ de tir dont l'étendue doit être voisine de la portée de 3500 kilomètres fixée au futur missile Sol Sol Balistique Stratégique (SSBS).
La force de dissuasion française génèse et évolution, J. Villain, volume 26 Collection Docavia, Larivière, 1987
C. Carlier & M. Gilli, Les trente premières années du CNES, L'agence française de l'espace 1962-1992, La documentation Française, 2-11-003206-5, 1994
Agte and its forebears early french "Precious stones" rokets, P. Jung, Aérospatiale, 43e congrés de la fédération international d'astronautique, IAA-92-0194, 1992
30/10/1959 -- Grande-Bretagne - Australie
Lancement à 21h19' d'une fusée Black Knight, BK05, depuis Woomera en Australie.
Le tir BK06 est une répétition du tir BK06 avec une ogive similaire équipée d'un enregistreur pour mémoriser les paramètres de la séparation et la rentrée dans l'atmosphère.
Pendant la période de huit secondes entre l'arrêt du moteur et la séparation de l'ogive une mise en route du moteur survient provoquant la colision entre le corps de la fusée et l'ogive.
Le parachute se déploie immédiatement.
L'enregistreur fonctionne correctement.
L'ogive est retrouvée permettant de recuillir de nombreuses informations.
L'altitude atteinte avant la phase de rentrée est de 731 Km et la vitesse de 3700 m/s
Nicholas Hill et Jean-Jacques Serra
Une fusée Black Knight.