Sir William Congreve
1804 -- Grande Bretagne
A l'arsenal de Woolwich, le Colonel William Congreve met au point une fusée de dix kilogrammes d'une portée de 1830 mètres.
William Congreve dit :
"C'est en 1804 qu'il me vient pour la première fois à l'idée que, la force de projection des fusées se trouvant en elles-mêmes et agissant sans aucune réaction sur leur point de départ, on pourrait avec succès en faire usage, tant sur terre que sur mer, dans les différents cas où, à la mer surtout, le violent recul produit par l'explosion de la poudre limite considérablement, s'il ne rend tout à fait impossible, l'usage de l'artillerie ordinaire.
Mais le point essentiel et difficile à obtenir, pour les fusées ainsi destinées aux services de terre et de mer, est une portée suffisante et la faculté de leur faire lancer une quantité assez grande de matière incendiaire.
Je sais que dans l'Inde on fait usage des fusées dans les opérations militaires, mais aussi que leurs dimensions sont faibles, et que leurs portées ne dépassent pas 1000 yards (environ 915 mètres).
Je sais aussi que diverses expériences ont été faites quelques années auparavant par les soins du général Désagulier, alors directeur de l'artillerie, pour construire de grandes fusées, mais qu'elles n'ont pas réussi.".
En effet, le Français Julienne de Belair a vu en Inde les effets des fusées d'Hayder-Ali et de Tippo-Saïb.
L'artificier Ruggieri ; Prévôt, officier d'artillerie au service de Catherine II, le capitaine La Riboisière, devenu premier inspecteur général de l'artillerie sous l'empir et Marescot, avaient pris de 1788 à 1793 l'initiative de faire de recherches sur les fusées en Europe. Malheureusement leurs travaux n'eurent aucune suite.
Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'Académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie
Encyclopédie visuelle de l'exploration de l'espace, Bordas, 0-04012777-1, 1982
Bibliorom Larousse, Microsoft Corporation et Liris Interactive, 1996 1805 -- Grande-Bretagne
Le Colonel William Congreve fait la démonstration qu'une fusée de 2,7 kilogrammes peut parcourir quelque 1830 mètres soit deux fois plus que les fusées indiennes.
Par fusée de 2,7 kilogrammes on entend le poids de la balle de plomb logée dans l'emplacement du moteur.
Congreve teste les fusées à l'arsenal de Woolwich, en augmente la porté et la précision.
Il étudie une fusée blindée de 14,5 kilogrammes et crée une poudre à combustion accélérée pour en accroître la portée.
Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie
Encyclopédie visuelle de l'exploration de l'espace, Bordas, 0-04012777-1, 1982.
Mars 1806 -- Grande-Bretagne
Le Colonel William Congreve conçoit le projet et obtient la permission de faire des fusées de plus grandes dimensions et leur donne des enveloppes en tôle au lieu d'enveloppes en papier.
Congreve dit : "Je réussis à construire des fusées de trente-deux livres, renfermant autant de matière incendiaire qu'une carcasse sphérique de dix pouces, et d'une portée moyenne de 3000 yards (environ 2740 mètres).".
Quelque temps plus tard Congreve est admis à tirer des fusées en présence du roi d'Angleterre et reçoit l'ordre de faire l'essai de ses procédés sur la ville de Boulogne.
Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie.
Transport par un artificier anglais des fusées de Congreve
08/10/1806 -- France
Deuxième usage des fusées de William Congreve, lors des Guerres Napoléoniennes.
Dix-huit bateaux à voiles et à rames embossés à 2400 mètres du port et munis de fusées attaquent Boulogne. Deux cents fusées du calibre de trois pouces, munis de pots incendiaires, sont lancées en moins demi-heure.
Trois maisons sont brûlées et plusieurs navires reçoivent des avaries.
En France, on parle très diversement de cette première application des fusées.
Les philanthropes et les gens de lettres jettent de hauts cris et veulent que le gouvernement français fasse au gouvernement britannique d'énergique remontrance contre l'emploi de ces armes barbares et déloyales.
Dans l'armée on s'applique au contraire à diminuer, à nier, même l'importance de cette arme nouvelle.
Il est dit, ce qui du reste est vrai, que les matelots et les soldats ont facilement étouffé avec du sable mouillé les matières incendiaires vomies par les fusées ou saisi avec des pinces et des crochets ces foyers d'incendie pour les jeter à la mer.
Quoi qu'il en soit, l'impression générale produite en France par la tentative de Boulogne est très vive.
Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'Académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie
Encyclopédie visuelle de l'exploration de l'espace, Bordas, 0-04012777-1, 1982
Jacques Villain, L'aventure millénaire des fusées, Explora - Presses Pocket, N° 3620, 2-266-0524-X, 1993
Fusées de Congreve
02/09/1807 -- Grande-Bretagne - Danemark
Du deux au sept septembre. Des fusées de Congreve sont lancées sur Copenhague, mettant le feu à de grandes parties de la ville.
Les fusées à têtes rondes déchargent des balles de carabine tandis que les fusées à têtes pointues ont des trous, par où fuse un mélange incendiaire.
L'escadre de l'amiral Gambier lance 40000 fusées incendiaires, entremêlées avec 6000 bombes et 5000 boulets.
Les Danois croient immédiatement à l'efficacité des fusées, et ils se promettent, dès qu'ils auront cicatrisé leurs blessures, d'ajouter cette force à leurs moyens de défense.
Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'Académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie
Encyclopédie visuelle de l'exploration de l'espace, Bordas, 0-04012777-1, 1982
Utilisation des fusées dans les combats terrestre au début du XIXe siècle
1809 -- France - Angleterre
Destruction de l'escadre de l'amiral Allemand dans la rade de l'île d'Aix.
1200 fusées sont tirées.
William Congreve dirige lui-même les tirs.
Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie
1814 -- Grande-Bretagne
Le Colonel William Congreve adopte en 1814 sur ses fusées l’emploi de projectiles creux, et notamment des obus à balles récemment repris et perfectionnés par le général Shrapnell.
Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie
1819 -- Grande-Bretagne
Le Colonel William Congreve adopte un nouveau type des fusées. Jusque-là, il a scrupuleusement conservé le type des fusées de signaux qui se caractérise par un seul évent étroit et par une baguette fixée sur le côté du cartouche.
Congreve ajuste dans sa nouvelle fusée la baguette dans le prolongement de l’axe du cartouche, et remplace l’évent unique par plusieurs évents disposés circulairement autour de la tige de la baguette.
William Congreve laisse croire que le mérite de ses fusées consiste dans l’emploi d’une certaine composition, tenue par lui secrète.
Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie
1828 -- Grande-Bretagne
Mort de Sir William Congreve à Toulouse.
Bibliorom Larousse, Microsoft Corporation et Liris Interactive, 1996