1810 -- France

Suite aux désastres de l'île d'Aix et de Flessingue, reprise, à Vincennes, des travaux, abandonnés cinq ans au paravent, sur l'utilisation des fusées.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

Fusées de Congreve tirées à partir de péniches

1811 -- France - Espagne

On confectionne à Toulon 2000 fusées de trois pouces qui sont envoyées au siège de Cadix. D'autres, en petit nombres et de même calibre, sont fabriquées à Séville pour la même destination. Quel parti espérait-on tirer de ces fusées dans le bombardement d'une ville sur laquelle se trouvent sans action les fameux mortiers à la Villantroys, dont les bombes massives atteignent pourtant plus de 4000 mètres ? Les fusées n'atteignent pas les remparts de la cité espagnole. La mauvaise humeur aidant, les fusées sont encore une fois mal jugée.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

1811 -- Danemark

Suite au désastre de Copenhague les Danois décident d'organiser un service de fusées. Cette mission est confiée au capitaine d'artillerie Schumacker, aide de camp du roi du Danemark. Un atelier est établi dans un fort d'une petite île du Cattégat. Un corps de fuséens et une flottille spéciale sont placés sous les ordres de Schumacker, qui a pour objectif la défense des Belts et des côtes de Seeland.

Les fusées de Schumacker ne sont pas une copie de celles de William Congreve.

Elles sont le résultat d'idées et de recherches nouvelles et valent mieux que les fusées anglaises du même temps.

Toutes les fusées employées jusqu'à présent sont exclusivement incendiaires. C'est Schumacker qui revient le premier à une idée ancienne, que le simple bon sens eut dû faire revivre plus tôt. Il comprend que la fusée, en elle-même, n'est pas une arme, mais un moteur, un véhicule, et que ce véhicule peut et doit porter autre chose que des boites incendiaires.

Il arme une partie de ses fusées d'obus, de grenades, de paquets de mitraille. Pour faciliter le service et pour laisser la faculté d'employer à propos les divers projectiles, il ne les relit pas aux cartouches des fusées. Après avoir posé ceux-ci, munis de leurs baguettes, sur l'affû, comptant sur la force du mouvement de translation pour maintenir l'union de la fusée et de projectile jusqu'à la fin de la combustion libre.

La combustion terminée, les deux parties continues de marcher avec la vitesse acquise, mais en raison de la différence de leur masse, tandis que l'impulsion du projectile peut se conserver assez longtemps, celle du cartouche est bientôt éteinte et reste en arrière, tombant à la moitié du chemin. Schumacker passe aux yeux des Danois pour être l'inventeur des fusées.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

1812 -- France

Un rapport signé par le général De la Riboisière constate que la commission française à obtenu 3000 mètres de portée avec des fusées de trois pouces et 4200 mètres avec des fusées de 3,5 pouces. Les résultats obtenus sont meilleur que les performances des fusées de Congreve.

La France entreprend la désastreuse campagne de Russie et l'Empereur n'est guère disposé à accorder son attention à des faits d'un si mince intérêt.

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1813 -- France - Prusse - Suède

Lors de la campagne de 1813, les Prussiens et les Suèdois utilisent des fusées contre l'armée de campagne française lors des sièges de Wittemberg et de Dantzig.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

1813 -- France - Danemark

Le maréchal Davout sollicite du roi du Danemark, demeuré seul fidèle à la France, la communication des procédés de fabrication de fusées, établis par Schumacker. Le capitaine d'artillerie Brusselle de Bruslard est mis en relation avec le chef des fuséens Danois.

C'est avec ces éléments danois, et avec l'aide du mémoire rédigé par les capitaines Bourrée et Morton à la suite des recherches exécutées en 1811 et 1812 à Vincennes que Bruslard organise la fabrication de fusées. L'atelier est dressé à Hambourg dans la demi-lune du Teerhoff. Bruslard arme ses fusées de boulets creux de calibre de seize et de douze et de boîte à balles qu'il relit au cartouche.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

1813 -- Grande Bretagne

Le "Trairé du mouvement des fusées" de William Moore est publié par I'Académie Royale Militaire de Woolwich. Il comprend une description mathématique des trajectoires de fusées, incluant le mouvement dans les airs, aussi bien que dans le vide, selon la troisième loi newtonienne du mouvement.

Encyclopédie visuelle de l'exploration de l'espace, Bordas, 0-04012777-1, 1982

1814 -- Royaume-Uni

Le Colonel William Congreve adopte en 1814 sur ses fusées l'emploi de projectiles creux, et notamment des obus à balles récemment repris et perfectionnés par le général Shrapnell.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

1814 -- Autriche

En 1814, les Autrichiens commencent à organiser la fabrication de fusées. De même ils créent un corps de fuséens

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

10/01/1814 -- France

Le capitaine d'artillerie Brusselle de Bruselard tire trois fusées en présence du maréchal Davout, qui prescrit d'en entreprendre immédiatement une confection active.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

06/04/1814 -- France

Le Sénat impérial appelle au trône Louis XVIII.

CD-Encyclopædia Universalis, France S.A., 1995

03/05/1814 -- France

La chute de Napoléon amène la restauration de la monarchie bourbonienne ; Louis XVIII rentre à Paris le 3 mai 1814.

CD-Encyclopædia Universalis, France S.A., 1995

13/09/1814 -- Royaume-Uni - Etats-Unis

Les 13 et 14 septembre, les Britanniques utilisent des fusées de Congreve pour l'attaque du Fort Mc Henry, à Baltimore. Francis Scott Key s'en inspire pour composer l'hymne américain, qui comprend ce passage : "...l'éclat rouge de la fusée...".

Encyclopédie visuelle de l'exploration de l'espace, Bordas, 0-04012777-1, 1982

Jacques Villain, L'aventure millénaire des fusées, Explora - Presses Pocket , N° 3620, 2-266-0524-X, 1993

Fin 1814 -- France

Lorsque la remise de Hambourg entre les mains des armées coalisées est arrêtée, le capitaine d'artillerie Brusselle de Bruselard, s'empresse de détruire les fusées confectionnées à l'atelier. En rentrant en France, il emporte seulement avec lui un modèle de chacun des calibres qu'il a adoptés et quatre fusées danoises qui lui avaient été données par Schumacker, pensant que ces objets, avec les notes et les résultats d'épreuves qu'il a réunis pourront être utiles.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

1815 -- France

Les modèles de fusées emportées en France par le capitaine d'artillerie Brusselle de Bruselard sont dirigés vers La Rochelle avec beaucoup d'autres pièces intéressant l'artillerie, qu'on veut soustraire au pillage. Ils sont envoyés plus tard à Toulose, où ils brûleront dans une expérience insignifiante.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

Mars 1815 -- France

Rentré de l'île d'Elbe le premier mars 1815, Napoléon est aussitôt mis hors la loi par le Congrès de Vienne. Le Royaume-Unis, la Prusse, la Russie et l'Autriche s'engagent à marcher contre lui. Le vingt mars, Napoléon est à Paris.

CD-Encyclopædia Universalis, France S.A., 1995

Juin 1815 -- France

Fidèle à sa tactique, Napoléon veut gagner l'ennemi de vitesse et manœuvrer en position centrale. Avant d'affronter l'armée russe et l'armée autrichienne restées sur le Rhin, il se porte à marches forcées, entre l'armée anglo-hollandaise (forte de 100000 hommes, sous le commandement de Wellington), concentrée vers Bruxelles, et l'armée prussienne (115000 hommes, sous le commandement de Blücher), regroupée vers Namur.

Il compte les battre séparément avec son armée de 120000 hommes, qui comprend la garde impériale, cinq corps d'armée et une réserve de cavalerie. Cette armée, formée hâtivement de vieux soldats et de volontaires, a un moral ardent mais des nerfs fragiles ; son encadrement ne vaut pas celui de naguère.

Le 16 juin, Blücher est battu à Ligny, mais il réussit à échapper à Grouchy. Le dix-sept, Wellington s'installe défensivement au sud de Waterloo, en s'adossant si dangereusement à la forêt de Soignes que Napoléon décide de l'y attaquer dès le lendemain. Le dimanche 18, les troupes françaises multiplient les assauts meurtriers, sous les ordres de Ney, sans parvenir à rompre l'infanterie de Wellington.

Au moment décisif, alors que Napoléon espérait voir déboucher Grouchy sur sa droite, Blücher fait irruption sur le champ de bataille, prenant à revers l'armée française qui fuit en déroute. Protégé par le dernier carré du 1er grenadiers, Napoléon se replie en France. Il abdiquera peu après cette foudroyante défaite. Lors de la bataille de Waterloo, les Anglais utilisent des fusées armées de shrapnells.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

CD-Encyclopædia Universalis, France S.A., 1995

08/07/1815 -- France

Le huit juillet 1815, Louis XVIII rentre à Paris. Après ces événements, seules l'Anglettere, l'Autriche et la Russie demeurent actives dans le monde et peuvent avoir intérêt à développer l'étude des fusées.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie CD-Encyclopædia Universalis, France S.A., 1995

1816 -- Allemagne - Prusse - Suède

Les Saxons se mettent à l'œuvre, et font de leurs procédés, estimés en Allemagne, un tel mystère qu'il est difficile de dire en quoi ils diffèrent de ceux employés ailleurs. Il y a lieu de croire que leur recette est bonne, puisque les Prussiens chargent un officier Saxon de la direction de leur atelier à Spandau.

En Suède, l'étude des fusées et leur fabrication sont confiées au colonel Schroderstierna, qui passe pour obtenir des résultats très remarquables sous le rapport de la justesse de tir. Des travaux analogues sont entrepris par les Pays-Bas, par la Sardaigne et par les Deux-Siciles. Les moins ardents comptent, en cas de besoin, sur les produits de la Prusse, de l'Autriche et surtout de l'Anglettere, qui vend des fusées à tout le monde.

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1817 -- France

Après le licenciement des vaincus de Waterloo, on forme à Bourges une compagnie d'artificiers qui reçoit les survivants des artificiers des parcs de la grande armée de Napoléon.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

Début 1818 -- France

La compagnie d'artificiers de Bourges va s'établir à Toulouse. Elle fabrique chaque année, pour l'instruction des hommes, une vingtaine de fusées semblables aux modèles de Hambourg. Ces fusées représentent un système intermédiaire entre celui que Congreve adoptera en 1819 et celui auquel s'arrêtera l'Autriche en 1820.

Leurs trajectoires sont, en général, régulières. Avec des armures très légères la fusée de deux pouces arrive jusqu'à 2000 mètres, et celle de trois pouces et demi dépasse quelque fois 4000 mètres. Ces résultats sont supérieurs à ceux fournis par les fusées de la même époque.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie

1819 -- Royaume-Unis

Le Colonel William Congreve adopte un nouveau type des fusées. Jusque-là, il a scrupuleusement conservé le type des fusées de signaux qui se caractérise par un seul évent étroit et par une baguette fixée sur le côté du cartouche.

Congreve ajuste dans sa nouvelle fusée la baguette dans le prolongement de l'axe du cartouche, et remplace l'évent unique par plusieurs évents disposés circulairement autour de la tige de la baguette.

William Congreve laisse croire que le mérite de ses fusées consiste dans l'emploi d'une certaine composition, tenue par lui secrète.

Les fusées de guerre, Monsieur Susane, Mémoires de l'académie impériale de Metz, XLIVe année, 1862-63, 2ème série, XIe année, 2ème partie