En 1941 -- Allemagne
Hermann Oberth est chargé de recherches à l'école supérieur technique de Dresde.
Philippe Cart-Tanneur, L'aventure spatiale européenne, Editions Trame Way, ISBN 2-908128-14-4, 1990
15/01/1941 -- France
Barré remet une étude sur les projectiles autopropulsés plus communément appelés à l'époque, obus-fusées. Il imagine alors la possibilité de réaliser :
- des obus-fusées de très grandes portées de l'ordre de 1000 kilomètres et plus.
- des obus-fusées perforants dont la vitesse pourrait être de l'ordre de 2000 mètres par seconde.
- des obus-fusées de D.C.A. (permettant de réduire le temps de trajet de moitié).
et, pour les bombardements aériens :
- des bombes-fusées perforantes.
- des bombes-fusées suraccélérées.
Pour les fusées à très longue portée, il envisage des propulseurs à essence et oxygène liquide. En cas de pénurie d'essence, il prévoit l'utilisation d'hydrogène ou de méthane liquide qui sont des produits nationaux, mais il préconise aussi le couple peroxyde d'azote-benzène.
Il envisage enfin la stabilisation de telles fusées par des empennages avec éventuellement des gouvernes asservies à un dispositif gyroscopique.
En conclusion, il juge que l'étendue des possibilités des projectiles autopropulsés est grande.
Il propose donc de poursuivre simultanément la mise au point des différents types d'engins autopropulsés qu'il a évoqués en faisant, en outre, remarquer que les autopropulseurs peuvent être utilisés à des fins purement scientifiques ou utilitaires.
Il semble, dit-il, que leur étude puisse être entreprise sans contrevenir aux clauses de l'Armistice. En annexe à cette note, il évoque le cas des projectiles à propulsion aérothermique dans lesquels le comburant est constitué de l'air environnant.
Il réfléchit donc au concept du statoréacteur en montrant le gain considérable d'impulsion spécifique par rapport aux autopropulseurs-fusées.
Il met l'accent sur le fait que, pour que le statoréacteur fonctionne, il faut lui imprimer une vitesse initiale de l'ordre de huit cent mètres par seconde qui pourrait lui être communiquée par un autopropulseur faisant ainsi un engin à deux étages.
Mais il considère que le statoréacteur sera sensible aux variations de pression atmosphérique et à l'hygrométrie.
Par contre, ce principe permet d'escompter des portées considérables avec des rapports de masses relativement insignifiants : 1,5 à 2 pour une vitesse de 4000 mètres pr seconde en fin de combustion.
Jacques Villain, Jean-Jacques Barré pionnier français des fusées et de l'astronautique, SEP, 1993
En Mars 1941 -- France
Barré élabore à partir du début du mois de mars 1941 un avant-projet sommaire d'un propulseur pour fusée-sonde.
Jacques Villain, Jean-Jacques Barré pionnier français des fusées et de l'astronautique, SEP, 1993
21/03/1941 -- Belgique
Naissance de Dirk Frimout à Poperinge.
NASA
20/06/1941 -- Allemagne
Naissance de Ulf Merbold à Greitz en Allemagne.
ESA.
23/06/1941 -- France
Un rapport de Barré est apporté au Ministre Secrétaire d'État de la Guerre.
Jacques Villain, Jean-Jacques Barré pionnier français des fusées et de l'astronautique, SEP, 1993
04/07/1941 -- France
le projet de Barré est suffisamment défini pour que dans une note classifiée "Très secret", le Ministre Secrétaire d'État à la Guerre demande au Directeur du Service Central des Marchés et de Surveillance des Approvisionnements "de commander la réalisation de vingt-deux "appareils gazogénérateurs" conformes aux tracés qui ont été apportés à son Administration Centrale par Barré le vingt-trois juin 1941".
La note indique, en outre, qu'une provision de 300000 francs est affectée à cet achat.
On note ici toute l'ingéniosité mise par les responsables dans la dissimulation de ces travaux relatifs aux fusées qui ne doivent en aucun cas être connus des Allemands. Pour détourner l'attention de ceux-ci, on appele donc "gazogénérateurs" ces propulseurs-fusées.
Rappelons qu'à cette époque les automobiles fonctionnent à l'aide des fameux "gazogènes" qui sont en quelque sorte des "gazogénérateurs".
Jacques Villain, Jean-Jacques Barré pionnier français des fusées et de l'astronautique, SEP, 1993
15/11/1941 -- France
Le colonel Barré procède, au camp du Larzac, à un essai statique au banc d'une fusée sol-air alimentée en ergol.
C'est un succès mais l'engin explose après quarante-deux secondes de combustion.
Au départ il était prévu que la durée de l'essai serait de dix-huit secondes.
La première fusée à liquide française prend le nom de EA-1941.
Jacques Villain, Jean-Jacques Barré pionnier français des fusées et de l'astronautique, SEP, 1993
Initiation à la force de frappe française (1945-2010), M. Theleri, Stock, 2-234-04700-5, 1997