En 1962 -- France
Le CNES passe commande d'une nouvelle fusée, appellée Vesta, utilisant un moteur de 160 kN à acide nitrique et essence de térébenthine.
Le générateur de gaz liquide de la fusée Vesta.
Vesta mesure 10,2 mètres de long, 1 mètre de diamètre et pèse 5,1 t sans la charge utile.
L'alimentation se fait par pressurisation des gaz produit par un générateur de gaz liquide.
Elle doit être capable d'envoyer 500 kg à 400 km d'altitude.
Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991
Le moteur de la fusée Vesta.
En 1962 -- France
Quatre lancement de fusée Bérénice sont effectués en 1962.
Lancement d'une fusée Bérénice.
D'une masse au départ de 3385 Kg, d'une hauteur de 12,25 m et d'un diamètre maximal de 950 mm Bérénice est essentiellement une fusée de recherche aéronautique portant sur les phénomènes aérodynamiques et thermiques qui accompagnent la rentrée dans l'atmosphère d'un mobile rapide.
Lancé sans autre précaution que l'assurance d'une bonne stabilité aérodynamique, Bérénice lancé presque à la verticale accuse quand même, sous l'effet des perturbations inévitables, une dispertion trop grande pour le champs de tir méditerranéen (CERES).
La fusée culminant à l'altitude de 270 Km, la dispertion probable de l'impact peut atteidre 120 Km.
Aussi il est nécessaire d'équiper Bérénice d'un dispositif de stabilisation automatique destiné à ramener la dispertion de l'impact à 20 km, c'est à dire à limiter la dispertion angulaire à 1 degré lors de la trajectoire de montée.
Caractéristique de Bérénice par étage :
Le 1er étage est équipé d'un propulseur P-739 de la SEPR, d'une longueur total de 4.69 m, d'un diamètre de 580 mm, d'une masse au départ de 1900 Kg pour 1240 Kg de poudre, sa stabilisation est assurée par quatre propulseurs SEPR-67, sa durée de fonctionnement est de 20.6 s.
Le 2ème étage est équipé d'un propulseur P-740 de la SEPR, d'une longueur total de 3.28 m, d'un diamètre de 580 mm, d'une masse au départ de 1057 Kg pour 738 Kg de poudre, sa stabilisation est assurée par un tambour d'empennage, sa durée de fonctionnement est de 15.5 s.
Le 3ème étage est équipé d'un propulseur P-200 de la SEPR, d'une longueur total de 2.35 m, d'un diamètre de 350 mm, d'une masse au départ de 281 Kg pour 156 Kg de poudre, sa stabilisation est assurée par une jupe, sa durée de fonctionnement est de 5.8 s.
Le 4ème étage est équipé d'un propulseur ONERA, d'une longueur total de 2.95 m, d'un diamètre de 220 mm, d'une masse au départ de 135 Kg pour 22 Kg de poudre, sa durée de fonctionnement est de 3.9 s.
Une fusée Bérénice.
Temps (secondes) | Altitude (Km) | Vitesse (m/s) | Remarques |
0 | 0 | 0 | Allumage du 1er étage |
19.6 | 8.4 | 750 | Séparation de léage 1 |
28.6 | 14.5 | 600 | Allumage 2ème étage |
46 | 40 | 2100 | Fin de combustion de létage 2 |
272 | 270 | 20 | Apogé |
490 | 55 | 2000 | Séparation de l'étage 2 Allumage de l'étage 3 |
496 | 37 | 3350 | Séparation de l'étage 3 Allumage de l'étage 4 |
500 | 21 | 3750 | Fin de combustion de l'étage 4 |
507 | - | 1180 | Impact |
Une fusée Bérénice.
La spécialisation des étage, deux étages allumés à la monté et deux étages allumés à la retombée, réduit l'altitude de culmination à 270 Km. Pour un angle de tir de 85 degrés la portée est d'environ 120 Km.
Le 4ème étage de la fusée Bérénice.
Les divers tirs de Bérénice, permettent de contrôler les loies de transfert de chaleur dans un écoulement rapide ainsi que la possibilité de protéger une charge utile à l'aide d'un bouclier ablatif.
M. Bismut & A Rémondière, Stabilisation au départ du missile "Bérénice", ONERA, Tiré à part No 34, 1965
Pierre Contensu, Bérénice fusée d'étude de la rentrée, ONERA, Tiré à part No 300, 1965
En 1962 -- France
Jean-Loup Chrétien est breveté pilote de chasse en 1962.
Philippe De La Cotardière et Jean-Pierre Penot, Dictionnaire de l'espace, Larousse, 1993, ISBN 2-03-749005-4
10/02/1962 -- France
Michel Bignier, secrétaire du Comité des recherches spatiales, rédige le décret d'application de la création du CNES.
Le Comité des recherches spatiales devient le Conseil de l'espace.
Michel Debré, Premier ministre de 1958 à 1962, Témoignages vingt-cinquièmes anniversaire du Centre National d'Études Spatiales (CNES) se souvient :
"En avril 1960 je reviens d'Algérie.
L'aventure africaine de la France est en fin de course ; la Communauté se dissout ; le sort de l'Algérie sera scellé d'ici quelques années.
Où porter désormais cet appel à l'aventure et cet esprit de conquête animés par quelques hommes qui font la grandeur d'un pays et la force d'une nation.
Puisqu'il faut à la France une ambition nationale et une ardente expansion, l'espace peut satisfaire l'une et l'autre.
Vouloir des satellites et des lanceurs.
Vouloir des astronautes et des vaisseaux portant notre drapeau.
Vouloir prendre notre place dans la conquête de l'espace et d'abord dans le système solaire.
La France en tant que France sera présente dans cette grande aventure qui peut déboucher demain sur la prospérité et le progrès.
D'autres nations se joindront-elles à nous ?
Tant mieux.
La France sera peut-être ainsi la chance de l'Europe.
Ma première orientation est d'envisager un Commissariat à I'image de celui qui fut fondé par le général De Gaulle en 1945 pour affirmer la capacité française dans le domaine de l'énergie atomique civile et militaire.
Des hésitations se font jour.
En apparence je cède et modifie ma présentation.
Je propose au général de Gaulle un Centre national d'études spatiales et j'établis un projet de loi en conséquence. Les études sont menées rapidement.
Le débat parlementaire est plus long; ce n'est qu'à l'automne 1961 que la loi est votée.
Elle porte la date du dix-neuf décembre.
Je presse le mouvement pour la rédaction du décret qui sera publié le dix février 1962. Je prévois l'installation à Toulouse avec une antenne à Paris.
Depuis lors, que de progrès !."
C. Carlier & M. Gilli, Les trente premières années du CNES, L'agence française de l'espace 1962-1992, La documentation Française, 2-11-003206-5, 1994
24/02/1962 -- France
Le général Aubinière est nommé directeur général du Centre National d'Études Spatiales (CNES), et Jacques Blamont directeur scientifique et technique.
C. Carlier & M. Gilli, Les trente premières années du CNES, L'agence française de l'espace 1962-1992, La documentation Française, ISBN 2-11-003206-5, 1994
27/02/1962 -- France
Lors de sa première réunion, le conseil d'administration du Centre National d'Études Spatiales (CNES), sous la présidence de Pierre Auger, définit l'organisation interne du CNES, Soit trois directions et deux services.
La direction scientifique et technique comprend cinq divisions : satellites, programmes, mathématiques, fusées-sondes et équipements sol.
La direction des affaires internationales, la direction administrative et financière, le service de l'information et de la documentation, le service des relations universitaires.
"Mes préoccupations, dit Pierre Auger ,en tant que directeur scientifique et technique d'un organisme naissant à la vocation incertaine, étaient multiples :
- Délimiter clairement le territoire du CNES, c'est-à-dire établir notre autorité sur tout ce qui était spatial vis-à-vis d'organisme qui avaient des prétentions, mais n'avaient pas la mission qui nous était confiée par la loi (Délégation Ministérielle pour l'Armement (DMA), Office National d'Études et de Recherches Aérospatiales (ONERA), Centre National d'Études des Télécommunications (CNET).
- Procéder non seulement aux tirs du Diamant, mais surtout à l'établissement de tout ce qui l'entourait : Recueil de données, poursuite, stations de télémesure orbitographie.
- La construction d'une industrie française de satellites par transfert de technologie des États-Unis vers la France, organisé par le CNES grâce à mes relations avec les scientifiques américains
- La construction d'une communauté scientifique française d'utilisateurs de l'espace.
Le CNES s'est ainsi donné son propre mandat. Il a su forger sa mission et créer ses modes de fonctionnement.".
C. Carlier & M. Gilli, Les trente premières années du CNES, L'agence française de l'espace 1962-1992, La documentation Française, 2-11-003206-5, 1994
01/03/1962 -- France
Création de Facto du Centre National d'Études Spatiales (CNES).
C. Carlier & M. Gilli, Les trente premières années du CNES, L'agence française de l'espace 1962-1992, La documentation Française, ISBN 2-11-003206-5, 1994
19/03/1962 -- France - Algérie
Tir d'une fusée VE-110 Agate en configuration F, du pas de tir Bacchus, à Hammaguir près de Colomb-Béchar en Algérie.
P Jung, Agate and its forebears early french "Precious stones" rockets, IAA-92-0194, 1992
23/03/1962 -- France - Algérie
Tir d'une fusée VE-110 Agate en configuration F, du pas de tir Bacchus, à Hammaguir près de Colomb-Béchar en Algérie.
P Jung, Agate and its forebears early french "Precious stones" rockets, IAA-92-0194, 1992
28/03/1962 -- France - Algérie
Echec du septième essai d'un engin VE8, premier essai pour le VE8-4.
C'est une répétion du premier lancement.
P Jung, Agate and its forebears early french "Precious stones" rockets, IAA-92-0194, 1992
29/03/1962 -- Europe
Signature à Londres de la convention créant le CECLES/ELDO.
C. Rothmund, Europa et Cora - Les fusées oubliées, 1989
14/04/1962 -- France
Nomination de monsieur Georges Pompidou comme Premier ministre.
Initiation à la force de frappe française (1945-2010), M. Theleri, Stock, 2-234-04700-5, 1997
01/05/1962 -- Grande-Bretagne - Australie
Lancement à 22h43' d'une fusée Black Knight à un étage, BK15, depuis Woomera en Australie.
L'altitude atteinte avant la phase de rentrée est de 795 Km.
C'est la dernière fusée Black Knight à un étage, au total neuf fusées de ce type ont été lancée.
Nicholas Hill et Jean-Jacques Serra
Une fusée Black Knight à un étage.
09/05/1962 -- France
Signature d'un protocole d'accord entre le Centre National d'Études Spatiales (CNES) et la Direction des ENgins (DEN).
Le CNES, confit par convention à la Délégation Ministérielle pour l'Armement (DMA) le soin d'étudier et de réaliser un lanceur civil issue des réalisations militaires : le lanceur Diamant-A.
Quatre exemplaires son prévu pour la mise au point du programme Diamant.
La Société pour l'Etude et la Réalisation d'Engins Balistiques (SEREB) assure la maîtrise d'oeuvre tandis que le CNES finance les travaux pour une somme forfaitaire de cinquante millions de francs.
Le Laboratoire de Recherches Balistiques et Aérodynamiques (LRBA) est chargé de la qualification du premier étage.
"Dès sa fondation, dit Robert Aubinière, le CNES s'est efforcé d'amener progressivement l'industrie nationale à accroître sa compétence.
Il importait, en effet, avant d'entreprendre un programme spatial de quelque envergure, de se donner les possibilités techniques d'aboutir.
Le CNES, soucieux de mettre en oeuvre au plus vite la politique spatiale de l'Etat, devait éviter de concurrencer le secteur privé en construisant lui-même les matériels qui lui étaient nécessaires.".
C. Carlier & M. Gilli, Les trente premières années du CNES, L'agence française de l'espace 1962-1992, La documentation Française, 2-11-003206-5, 1994
09/05/1962 -- France
Echec du lancement depuis l'Ile du Levant, au Centre d'Essai et de Recherche en Engin Spéciaux, de la fusée Bélier numéro 02.
le but de ce tir est l'étude du comportement de la fusée.
A partir de 1962, les tirs des fusées Béliers sont sous la responsabilité du CNES
Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991
Une fusée Bélier.
15/05/1962 -- France
Echec du lancement depuis l'Ile du Levant, au Centre d'Essai et de Recherche en Engin Spéciaux, de la fusée Bélier numéro 03.
le but de ce tir est l'étude du comportement de la fusée.
Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991
16/05/1962 -- France
Réussite du lancement depuis l'Ile du Levant, au Centre d'Essai et de Recherche en Engin Spéciaux, de la fusée Bélier numéro 04.
le but de ce tir est l'étude du comportement de la fusée.
Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991
29/05/1962 -- France - Algérie
Réussite du lancement depuis Hammaguir en Algérie de la fusée Bélier numéro 07.
le but de ce tir est l'étude de la radioactivité en atmosphère.
Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991
Exposition de la fusée Belier 07.
06/06/1962 -- France - Algérie
Echec du lancement depuis Hammaguir en Algérie de la fusée Bélier numéro 08.
le but de ce tir est l'étude de la radioactivité en atmosphère.
Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991
25/07/1962France
Premier essai à Istres, sur le terrain de la Société pour l'Étude de la Propulsion par Réaction (SEPR), sur le banc dit à entraves dynamiques, du VE-111 Topaze.
Ce banc permet de soumettre un engin complet à des conditions d'ambiance très voisines de celles du vol.
Jacques Villain, La force de dissuasion française, Genèse et évolution, Docavia - Volume 26, Editions Larivière, 1987
Test d'un VE-111 Topaze.
24/08/1962 -- Grande-Bretagne - Australie
Lancement à 21h08' d'une fusée Black Knight à deux étage, BK16, depuis Woomera en Australie.
L'altitude atteinte avant la phase de rentrée est de 573 Km.
Nicholas Hill et Jean-Jacques Serra
Une fusée Black Knight à deux étages.
22/11/1962 -- France
Lancement depuis l'Ile du Levant, au Centre d'Essai et de Recherche en Engin Spéciaux, de deux fusées Bélier numéro 45 et 41.
le but de ces tirs est l'étude aéronomie.
Christopher Rothmund, History of the french souding rocket programmes, Mars 1991
27/11/1962 -- Grande-Bretagne - Australie
Lancement à 02h03' d'une fusée Black Knight à deux étage, BK18, depuis Woomera en Australie.
L'altitude atteinte avant la phase de rentrée est de 576 Km.
Nicholas Hill et Jean-Jacques Serra
Plan d'une fusée Black Knight à deux étages.
11/12/1962 -- France - Algérie
Echec du huitième essai d'un engin VE8, premier essai pour le VE8-5.
L'engin VE8-5 est fabriqué à partir de l'engin VE9-2.
P Jung, Agate and its forebears early french "Precious stones" rockets, IAA-92-0194, 1992
13/12/1962 -- France - Algérie
Echec du neuvième et dernier essai d'un engin VE8, premier essai pour le VE8-6.
P Jung, Agate and its forebears early french "Precious stones" rockets, IAA-92-0194, 1992
19/12/1962France - Algérie
Premier tir de la fusée VE-111 C Topaze, numéro 3, à Hammaguir près de Colomb-Béchar en Algérie.
Il est réalisé depuis un socle alors que tous les tirs précédents des en VE-10 et VE-110 ont été effectués à partir d'une rampe sur laquelle glisse l'engin assurant ainsi le guidage au moment du lancement.
Cet essai permet d'expérimenter la technique de la propulsion solide.VE-111C Topaze est la première fusée française monoétage à poudre pilotée, grâce à quatre tuyères orientables monté sur le fond du propulseur à poudre.
Elle est stabilisé aérodynamiquement non plus par des empenages, mais par une jupe, sorte de tronc de cône, dont la traînée la maintient sur sa trajectoire.
Jacques Villain, La force de dissuasion française, Genèse et évolution, Docavia - Volume 26, Editions Larivière, 1987
P Jung, Agate and its forebears early french "Precious stones" rockets, IAA-92-0194, 1992
Fabrication d'un bloc de poudre du VE 111 topaze
à la poudrerie Nationale deSaint Médard.